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Silvia

Silvia, productrice multiplicatrice de semences dans l'Hérault

Alors que la fraicheur nocturne remonte lentement à la rencontre du soleil levant, déjà, la cymbalisation des cigales assourdit la petite vallée. Les ânes de la ferme du Lamalou sont prêts et n’attendront pas que la chaleur héraultaise s’empare de l’air pour réclamer leur attelage. Stéphane et Silvia sont donc eux aussi installés, un à l’avant avec l’animal, l’autre à l’arrière avec l’outil pour un premier passage de herse au coeur de ce sol calcique du piémont cévenol. 

Cette année, adieu tracteurs et motoculteurs, Stéphane retrouve la joie de la traction animale qu’il pratiquait quand il était formateur en agro-écologie au Ciepad (Carrefour International d'Echanges de Pratiques Appliquées au Développement). « Ici, il est important de bien aérer la terre car avec 6 inondations les deux dernières années, le sol s’est énormément tassé. » Il sourit à la vue de nos têtes étonnées tout en attelant une disqueuse au porte-outil de l’association pour la promotion du Machinisme Moderne Agricole À Traction Animale (PROMMATA). Apparemment, les radis et carottes qui pensent trouver une terre de cocagne, bien travaillée pour leur venue, ne sont pas au bout de leurs surprises.

« Quand le CIEPAD s’est arrêté, il y a 15 ans, j’ai trouvé ce terrain de 3 ha en friche, classé “Natura 2000” que personne n’avait jamais exploité en maraîchage. C’est une zone régulièrement engloutie sous les eaux de la rivière souterraine, très calcaire et avec des conditions climatiques extrêmes, oscillant entre - 15 et 37°C. Sans parler des sangliers… » On comprend mieux la présence de lits défaits au beau milieu du nepeta, du merveilleux mimosa de prairie et de l’onagre “Sundrops” qui leur fait l’honneur d’ouvrir ses pétales au crépuscule. Nos veilleurs de nuit ne semblent pas pour autant fatigués. « Le contact avec la nature, c’est ce qui me plait, rayonne Silvia. Quand j’étais à Turin, j’ai fait 5 ans d’études en sciences naturelles et de l’environnement parce que je voulais vivre et travailler dans la nature. »

Silvia est arrivée en France en 2006, elle a commencé par accompagner son compagnon sur la partie maraîchère avant de se lancer à son compte en production de semences pour Kokopelli, suite au programme du CIVAM pour l’autonomie des femmes sur l’exploitation familiale. « On travaille ensemble mais on a chacun notre activité, précise Silvia. Comme ça, on utilise chacun nos méthodes. » Stéphane part alors récolter les 80 poivrons nécessaires à l’AMAP avec ses trois wwoofeurs, pendant que Silvia commence la visite. Nous découvrons alors une véritable jungle de gourde “Kriakolokia”, aux feuilles plus grosses que nos têtes, et des lianes de haricots “Romano” au pied desquels s’étale un tapis de concombres arméniens. Adossée au mur d’ipomée, Silvia sourit : « Nous sommes dans l’ancien poulailler.  Cette terre est tellement prolifique que l’amaranthe à grains “Burgundy” qui servait de nourriture pour les poules repousse en un tapis de panicules rouges. Ailleurs, nous mettons beaucoup de fumier de cheval, de compost, du broyat de résineux et des branchettes de thym apportés par les élagueurs du coin et par un producteur d’huiles essentielles. Avec un PH supérieur à 8, on ne peut pas espérer voir les productions s’épanouir sans les aider. »

Alors, la productrice ruse d’astuces et de travail pour mettre en place un vrai système permacole. Plusieurs bassins ont été creusés près des serres et accueillent, l’eau de pluie pour permettre la présence d’une faune avide de parasites. Des pommiers servent d’ombrage à de petites parcelles légumières… par ici quelques rangs de poivrons et d’aubergines bien à l’abri des pollinisateurs sous leur voile de protection, par là des belles courges Maxima “Kaboscha” et des Moschata “Musquée du Népal”, installées sur leurs buttes de compost. Nous retrouvons à plusieurs endroits, entourées de haies fleuries, des cultures en “cohabitation”. Les fèves récoltées au printemps laissent place aux topinambours ; les plantules de tomates se faufilent entre les salades prêtes à être cueillis pour l’AMAP de Stéphane. Ça et là, de petits bancs d’aromatiques, à l’entrée quelques sauges et romarins… « Il n’y a pas énormément de variétés qui supportent l’excès de calcaire. Nous cherchons d’autres terrains aux alentours pour les variétés plus sensibles. » 

Silvia nous amène alors à 10 kms de chez eux, dans les hauteurs du piémont, au pied d’une ferme datant du Moyen-Âge. Ce deuxième terrain ressemble à un véritable paradis. Il nous faudrait déranger des nuées de carabes pour admirer le coeur des Gaillardia et souffler sur mille et un papillons pour s’approcher des Gazania. Regarder Silvia, un tissu noué dans les cheveux, écraser délicatement chaque gousse sèche de cosmos “Pink Pop Socks” nous donne un élan de nostalgie des cultures d’antan. « Nous continuons à apprécier la plus grande simplicité de vie. » En effet, Silvia et Stéphane ont choisi un mode de vie des plus proches de la nature. Ayant récemment obtenu un permis de construire, ils ont bâti une maison en terre et en paille, utilisent l’électricité et l’eau chaude solaire, et récupèrent l’eau de pluie pour la consommation ménagère. « Nous accueillons beaucoup de personnes en projet d’installation. Elles apprécient de trouver ici un avant-goût des conditions de vie et de travail des producteurs, parfois un peu rustiques et difficiles, et en même temps une manière de vivre très sereine et épanouissante. » 

On laisse alors les ânes à leur défrichage, les wwoofeurs à leurs baignades dans le Lamalou et le petit garçon Elior à la dure réflexion quant au choix des trois fleurs qu’il est autorisé à emprunter à la nature pour la confection de son bouquet… Je pense que l’on se souviendra longtemps de l’une des dernières phrases de Silvia : « C’est quand même génial de créer une ferme totalement autonome. »

 

 

 

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